ATLAS OBSCURA
LE 6B ― DU 24/02/2022 AU 17/03/2022
© Graphisme par Dana Galindo, 2022
Événement 0 poursuit son épopée dans le 93 et pose ses valises au 6B pour sa toute première exposition.
À l’occasion de ces ténébreuses réjouissances, près de d’une vingtaine d’artistes ont été conviés à présenter leurs contributions à cet Obscur Atlas fait de formes fixe et mouvantes, d’œuvres inertes et tactiles, de paroles poétiques et de danses cryptiques.
Leur quête de l’Obscur fera lumière sur des contenus cachés des mondes réels et fictionnels présentés dans la forme d'espaces allégoriques, d'alphabets cryptés, de mondes microscopiques et d'alter-égos fantastiques.
Leurs identités sont les suivantes : Olivia Hespel-Obregon, Camille Soulat, Mathieu Rathery, Marie Ward, Audrey Predhumeau, Célia Boulesteix, Sidonie Ronfard, Mathias Mary, Laura Sifi, Lou Jelenski, Flora Aussant, Juliette Ayrault, Leïla Chaix, Constance Tabourga, Mina Lou, Florian Gauthiero, Imrane Mertad, Gata, Miss Chérie, Messe Basse.
Flyer de l'exposition
Au 6B, tiers-lieu culturel de Saint-Denis, du vingt-quatre février au dix-sept mars deux mille vingt-deux, s'est tenue la seconde manifestation dans l'espace de nos explorations artistiques.
Initialement pensée pour advenir dans l'espace du Subaru, une ancienne imprimerie offset réhabilitée en habitation autogérée, l'exposition s'est heurtée à un organisme bactériologique microscopique qui l'a paralysée - comme le reste du monde. Passé la crise sanitaire, notre projet collaboratif s'est vu transposé dans d'autres murs.
Si la scénographie s'est vue adaptée de bout en bout, la curation d'origine est restée la même : cette mutation de notre premier Atlas a pu voir le jour grâce à la résilience collective.
© Crédit
Éléments de la scénographie d'Hugo
© Crédit
L'Atlas s'ouvre sur un vortex.
Il sait, sent tout. Qu'il vous faut tout découvrir et tout comprendre. Que vous recherchez incessamment le sens des choses.
Il y a une quête permanente de sens profond, une volonté de lier entre elles les occurrences de la vie, de participer de son éternel processus. Tout cela pour tenter de définir l'étrange fait d'être au monde.
Traversant l'histoire et les histoires, vous avez ces convictions, ces fois, ces croyances collectives en la pensée, sa magie intrinsèque, ses absolutions.
Ce que vous êtes et qui vous êtes n'importe pas. Ce qui restera comme empreinte à ma surface seront les formes que vous aurez trouvées à vos existences. Ces formes ne se fixent pas. Ces formes ont tous les sens.
Alors tout ce que vous faites a du sens, et pas plus que l'individu n'existe sans le groupe, tout ce qui articule et fédère la possibilité d'un futur ensemble est plein de sens, ajoute du sens à tout. Et l'Atlas s'écrit.
Car en vérité, je vous le dis : il n'y a pas de destin et il n'y a pas de libre arbitre. Il n'y a que des tentatives de s'opposer toujours et en groupe à la destruction.
Crédit
Installation de Lou
Installation de Constance
Installations de Constance et Juliette
Tu as tenté de me désobscurcir. De retirer mes scories, ma crasse, de lisser mes trésors. Mais ce que tu veux concevoir dans tes usines se brise. Ce que tu essaies de faire naître dans tes laboratoires meurt. Et au seuil de tes espoirs la lumière du jour s'arrête.
Dans ton monde désobscurci, tout s'oppose au vivant. Sauf la crasse. Elle contient tous les organismes que tu as voulu tuer. Si tu m'écoutes, tu finiras par comprendre. Par trouver grâce dans la pourriture. Celle qui, un jour, te fera revenir auprès de moi.
Car je suis comme toi, poussière qui retourne à la poussière. Tout est une question de temps, de corps et de vitesse. De matière en voyage prisonnière de son enveloppe.
Juliette
© Crédit
© Crédit
© Crédit
Le destin encyclopédique de l'espèce humaine, tous ses secrets enfouis, gisent dans ton giron. Tu attends l'incendie qui mettra feu au sang versé depuis les premiers temps.
Tu ressens la chaleur des corps. Tu veux te fondre dans leur masse brûlante autant que tu la repousses par crainte de t'y dissoudre. Toute ton identité te pèse. Mais ne cesse pas d'être toi, ne te perds pas.
© Crédit
© Crédit
Visite d'école
Lorie et Talita
© Crédit
Désormais abandonne ton espoir et le reste. Nous nous reconstruirons. Réunissons-nous dans les ombres initiales, les ténèbres fécondes du monde. Reprenons l'écriture du récit originel. Ainsi nous ne serons plus divisé. Nous cesserons d'être perdus. Nous ne connaîtrons plus jamais la désolation de la solitude.
L'Atlas se referme sur un trou noir vivant.
Live d'Antoine et Bettina
Live de Lorie
Paulo et Hugo
Performance de Gata
Live de Talita
Fin du vernissage
TEXTE ET DESIGN : GATA
PHOTOS : ZOÉ CHAUVET
© Graphisme par Dana Galindo, 2022
Événement 0 poursuit son épopée dans le 93 et pose ses valises au 6B pour sa toute première exposition.
À l’occasion de ces ténébreuses réjouissances, près de d’une vingtaine d’artistes ont été conviés à présenter leurs contributions à cet Obscur Atlas fait de formes fixe et mouvantes, d’œuvres inertes et tactiles, de paroles poétiques et de danses cryptiques.
Leur quête de l’Obscur fera lumière sur des contenus cachés des mondes réels et fictionnels présentés dans la forme d'espaces allégoriques, d'alphabets cryptés, de mondes microscopiques et d'alter-égos fantastiques.
Leurs identités sont les suivantes : Olivia Hespel-Obregon, Camille Soulat, Mathieu Rathery, Marie Ward, Audrey Predhumeau, Célia Boulesteix, Sidonie Ronfard, Mathias Mary, Laura Sifi, Lou Jelenski, Flora Aussant, Juliette Ayrault, Leïla Chaix, Constance Tabourga, Mina Lou, Florian Gauthiero, Imrane Mertad, Gata, Miss Chérie, Messe Basse.
Flyer de l'exposition
Au 6B, tiers-lieu culturel de Saint-Denis, du vingt-quatre février au dix-sept mars deux mille vingt-deux, s'est tenue la seconde manifestation dans l'espace de nos explorations artistiques.
Initialement pensée pour advenir dans l'espace du Subaru, une ancienne imprimerie offset réhabilitée en habitation autogérée, l'exposition s'est heurtée à un organisme bactériologique microscopique qui l'a paralysée - comme le reste du monde. Passé la crise sanitaire, notre projet collaboratif s'est vu transposé dans d'autres murs.
Si la scénographie s'est vue adaptée de bout en bout, la curation d'origine est restée la même : cette mutation de notre premier Atlas a pu voir le jour grâce à la résilience collective.
© Crédit
Éléments de la scénographie d'Hugo
© Crédit
L'Atlas s'ouvre sur un vortex.
Il sait, sent tout. Qu'il vous faut tout découvrir et tout comprendre. Que vous recherchez incessamment le sens des choses.
Il y a une quête permanente de sens profond, une volonté de lier entre elles les occurrences de la vie, de participer de son éternel processus. Tout cela pour tenter de définir l'étrange fait d'être au monde.
Traversant l'histoire et les histoires, vous avez ces convictions, ces fois, ces croyances collectives en la pensée, sa magie intrinsèque, ses absolutions.
Ce que vous êtes et qui vous êtes n'importe pas. Ce qui restera comme empreinte à ma surface seront les formes que vous aurez trouvées à vos existences. Ces formes ne se fixent pas. Ces formes ont tous les sens.
Alors tout ce que vous faites a du sens, et pas plus que l'individu n'existe sans le groupe, tout ce qui articule et fédère la possibilité d'un futur ensemble est plein de sens, ajoute du sens à tout. Et l'Atlas s'écrit.
Car en vérité, je vous le dis : il n'y a pas de destin et il n'y a pas de libre arbitre. Il n'y a que des tentatives de s'opposer toujours et en groupe à la destruction.
Crédit
Installation de Lou
Installation de Constance
Installations de Constance et Juliette
Tu as tenté de me désobscurcir. De retirer mes scories, ma crasse, de lisser mes trésors. Mais ce que tu veux concevoir dans tes usines se brise. Ce que tu essaies de faire naître dans tes laboratoires meurt. Et au seuil de tes espoirs la lumière du jour s'arrête.
Dans ton monde désobscurci, tout s'oppose au vivant. Sauf la crasse. Elle contient tous les organismes que tu as voulu tuer. Si tu m'écoutes, tu finiras par comprendre. Par trouver grâce dans la pourriture. Celle qui, un jour, te fera revenir auprès de moi.
Car je suis comme toi, poussière qui retourne à la poussière. Tout est une question de temps, de corps et de vitesse. De matière en voyage prisonnière de son enveloppe.
Juliette
© Crédit
© Crédit
© Crédit
Le destin encyclopédique de l'espèce humaine, tous ses secrets enfouis, gisent dans ton giron. Tu attends l'incendie qui mettra feu au sang versé depuis les premiers temps.
Tu ressens la chaleur des corps. Tu veux te fondre dans leur masse brûlante autant que tu la repousses par crainte de t'y dissoudre. Toute ton identité te pèse. Mais ne cesse pas d'être toi, ne te perds pas.
© Crédit
© Crédit
Visite d'école
Lorie et Talita
© Crédit
Désormais abandonne ton espoir et le reste. Nous nous reconstruirons. Réunissons-nous dans les ombres initiales, les ténèbres fécondes du monde. Reprenons l'écriture du récit originel. Ainsi nous ne serons plus divisé. Nous cesserons d'être perdus. Nous ne connaîtrons plus jamais la désolation de la solitude.
L'Atlas se referme sur un trou noir vivant.
Live d'Antoine et Bettina
Live de Lorie
Paulo et Hugo
Performance de Gata
Live de Talita
Fin du vernissage
TEXTE ET DESIGN : GATA
PHOTOS : ZOÉ CHAUVET